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jeudi, novembre 12, 2009

Ce que la médecine soviétique nous enseigne

TRADUCTION

Mises Daily le 21/8/2009

Yuri N. Maltsev

En 1918, l'Union soviétique est devenue le premier pays à promettre l'universalité des soins de santé du berceau à la tombe, par la socialisation complète de la médecine. Le droit à la santé» est devenu un droit constitutionnel des citoyens soviétiques.

Les avantages proclamés de ce système consistaient en ce qu'il réduirait les dépenses et éliminerait les pertes qui proviennent de la duplication inutile et du parallélisme - c'est-à-dire, la compétition.

Ces buts étaient semblables à ceux déclarés par Barrrack Obama et mme Pelosi - les buts attirants et humains de couverture universelle et de bas coûts. Où est la différence?

Le système a eu des décennies pour réussir, mais l'apathie répandue et la pauvre qualité du travail ont paralysé le système des soins. Dans les profondeurs de l'expérience socialiste, les établissements des soins en Russie étaient au moins cent ans derrière le niveau moyen AMÉRICAIN. De plus, la saleté, les odeurs, les chats errant dans les corridors, l’ivrognerie du personnel médical et l'absence de savon et de produits nettoyants, additionnés au désespoir et à la frustration, ont paralysé le système. Selon les évaluations officielles russes, 78 pour cent de toutes les victimes du sida en Russie ont contracté le virus par des aiguilles sales ou du sang contaminés par le virus dans les hôpitaux étatiques.

L'irresponsabilité s‘exprimant ainsi: «Ils feignent de nous payer et nous feignons de travailler,» a causé la piètre qualité des services, la corruption répandue et d’innombrables décès. Mon ami, un neurochirurgien célèbre en Russie d'aujourd'hui, recevait un salaire mensuel de 150 roubles - un tiers du salaire moyen d’un conducteur d'autobus.

Pour recevoir les services minimums des médecins et du personnel infirmier, les patients devaient donner des pots-de-vin. J'ai même été témoin d'un cas de non-paiement qui est mort en essayant d'atteindre un cabinet de toilette au bout du long couloir après une chirurgie cérébrale. L'anesthésie n'était pas chose usuelle pour les avortements ou les chirurgies mineures de l'oreille, du nez, de la la gorge et de la peau. C’était un moyen d'extorsion par les bureaucrates sans scrupules de la médecine.



«L'esclavage a certainement réduit les coûts de main-d’oeuvre, éliminé les dépenses inutiles pour les négociations salariales, évité la duplication inutile et le parallélisme.»
Pour améliorer la statistique concernant la mortalité élevée dans le système, on donnait généralement congé aux patients avant qu’ils ne donnent leur dernier souffle.

Ayant été député populaire dans la région de Moscou de 1987 à 1989, j'ai reçu beaucoup de plaintes de négligence criminelle, de pots-de-vin pris par des apparatchiks de la médecine, des ambulanciers ivres et d'intoxication alimentaire dans les garderies et les hôpitaux. Je me rappelle le cas d'une fille de quatorze ans de ma zone qui est morte de néphrite aiguë dans un hôpital de Moscou. Elle est morte parce qu'un docteur avait décidé qu'il valait mieux économiser les précieux films radiographiques (importés par les Soviets contre de la monnaie forte) au lieu de la revérifier son diagnostic. Ces radios auraient réfuté son diagnostic de douleur neuropathique.

Au lieu de cela, le docteur a traité l'adolescente avec une compresse chaude, ce qui l'a tuée presque immédiatement. Il n'y avait aucun remède légal pour les parents et les grands-parents de la jeune fille. Par définition, un système de payeur unique ne peut pas permettre un tel remède. Les grands-parents de la fille ne pouvant pas faire face à cette perte sont tous les deux morts dans les six mois suivants. Le docteur n'a reçu aucune réprimande officielle.

Ce n’est pas étonnant que fonctionnaires et bureaucrates du gouvernement du Parti communiste, dès 1921 (trois ans après la socialisation de la médecine par Lénine), se rendent compte que le système égalitaire des soins était bon seulement pour leurs intérêts personnels comme donneurs, administrateurs et distributeurs de rations - mais pas comme utilisateurs privés du système.

Ainsi, comme dans tous les pays avec la médecine socialisste, un système à deux vitesses a été créé: un pour la masse populaire, et l'autre, d’un niveau de service complètement différent, pour les bureaucrates et leurs serviteurs intellectuels. En URSS, c'était souvent le cas que tandis que les ouvriers et des paysans mouraient dans les hôpitaux d'État, la médecine et l'équipement qui auraient pu les sauver demeuraient là inutilisés dans le système de nomenklatura.

À la fin de l'expérience socialiste, le taux de mortalité infantile officielle en Russie était de plus de 2,5 fois plus haut qu'aux États-Unis et plus de cinq fois que celui du Japon. Le taux de 24,5 morts par 1 000 naissances vivantes a été remis en question récemment par plusieurs députés au Parlement russe, qui prétendent que c'est sept fois plus haut qu'aux États-Unis. Ce serait un taux de mortalité russe de 55, comparé au taux américain de 8,1 par 1 000 naissances vivantes. (Au Québec, le taux est de 333,3 par 1 000 naissances à cause des avortements.)

Cela dit, je dois préciser que les États-Unis ont un des taux les plus hauts du monde industrialisé seulement parce qu'il compte tous les enfants morts en bas âge, incluant les bébés prématurés, qui comptent la majorité des morts infantiles.

La plupart des pays ne comptent pas les morts des prématurés. Certains ne comptent pas les morts qui arrivent dans les 72 premières heures. Quelques pays ne comptent pas même les morts dans les deux premières semaines de leur vie. À Cuba, qui se fait fort d’un taux de mortalité infantile très bas, les enfants en bas âge sont seulement enregistrés quand ils ont plusieurs mois, sortant ainsi hors de la statistique officielle toutes les nombreuses morts d'enfant en bas âge qui ont lieu dans les premiers mois de vie.

Dans les régions rurales de Karakalpakia, de Sakha, de Tchétchénie, de Kalmykia et d’Ingushetia, le taux de mortalité infantile est près de 100 par 1 000 naissances, mettant ces régions dans la même catégorie que l'Angola, le Tchad et le Bangladesh. Des dizaines de milliers d'enfants en bas âge tombent victimes de la grippe chaque année et la proportion d'enfants mourant de la pneumonie et la tuberculose sont en augmentation. Le rachitisme, causé par un manque de vitamine D et inconnu dans le reste du monde moderne, tue beaucoup de jeunes.

Les dégâts utérins sont répandus, merci aux 7,3 avortements que la femme moyenne russe subit pendant ses années de maternité. En gardant à l'esprit que beaucoup de femmes évitent les avortements, la moyenne de 7,3 signifie que beaucoup de femmes ont une douzaine ou plus d'avortements dans leur vie.

Même aujourd'hui, selon le Comité de statistique d'État, l'espérance de vie moyenne pour les hommes en Russie est de moins de 59 ans - 58 ans et 11 mois - tandis que celle des femmes est de 72 ans. La moyenne combinée est de 65 ans et trois mois. [1] En comparaison, la durée de la vie moyenne des Américains est de 73 ans et pour les Américaianes de 79 ans. Aux États-Unis, l'espérance de vie à la naissance pour la population totale a atteint un le record américain le plus élevé de 77,5 ans, de 49,2 ans qu’il était il y a un siècle. L'espérance de vie russe à la naissance est de 12 ans inférieur. [2]

Après soixante-dix ans de socialisme, 57 pour cent de tous les hôpitaux russes n'avaient pas l'eau chaude courante et 36 pour cent des hôpitaux situés dans les secteurs ruraux de la Russie n'avaient pas d'eau ou d’égout du tout. N’est-il pas étonnant que le gouvernement socialiste, en développant l'exploration spatiale et des armes sophistiquées, ignorerait complètement les besoins humains de base de ses citoyens?

La qualité épouvantable des services n'est pas simplement la caractéristique de la Russie barbare et autres nations de L'Europe de l'Est: c'est le résultat direct du monopole du gouvernement sur les soins et il peut arriver dans n'importe quel pays. En Angleterre civilisée, par exemple, la liste d'attente pour les chirurgies est presque de 800 000 pour une population de 55 millions. L'équipement dernier cri est inexistant dans la plupart des hôpitaux britanniques. En Angleterre, seulement 10 pour cent des dépenses des soins de santé proviennent du privé.

La Grande-Bretagne a ouvert la voie dans la technologie de dialyse des reins, mais encore le pays a un des taux de dialyse les plus bas dans le monde. La Brookings Institute (sûrement pas un partisan du libre marché) a constaté que chaque année 7 000 Britanniques attendant un remplacements de la hanche, entre 4,000 et 20,000 attendant un pontage coronarien, et environ 10 000 à 15 000 espérant une chimiothérapie, attendent encore et toujours en Grande-Bretagne.

La discrimination selon l'âge est en particulier apparente dans tous les systèmes lourdement étatisés des soins de santé. En Russie, les patients de 60 ans et plus sont considérés comme des parasites sans valeur et ceux de plus de 70 souvent n’ont pas droit aux soins élémentaires de santé.

Au Royaume-Uni, les 55 ans et plus n’ont pas droit à la dialyse dans 35 pour cent des centres de dialyse, quarante-cinq pour cent des patients des 65 ans et plus n’ont pas droit au traitement, et ceux de 75 et sont rarement soignés.

Au Canada, la population est divisée e trois tranches d'âge en termes de leur accès aux soins: ceux de 45 et moins, les 45-65 ans et les 65 et plus. Inutile de dire que le premier groupe, les contribuables actifs, sont prioritaires.

Les chantres de la médecine socialiste aux États-Unis emploient la tactique de propagande soviétique pour atteindre leurs buts. Michel Moore est un des propagandistes socialistes les plus en vue et efficaces aux États-Unis. Dans son film, Sicko, il compare injustement et défavorablement les services médicaux des patients plus vieux aux États-Unis aux soins des maladies complexes et incurables en France et au Canada pour les accouchements routiniers. S'il avait fait la réciproque - c'est-à-dire comparer les soins pour les accouchements routiniers aux États-Unis aux patients agés avec des maladies complexes et incurables dans des systèmes de soins socialisés - le film aurait été le même, sauf que le système des soins des États-Unis semblerait idéal et ceux du Royaume-Uni, du Canada etdea France sembleraient barbares.

Maintenant aux États-Unis nous subissons le lavement de cerveau pour accepter la discrimination selon l’âge dans le système de santé. Ezekiel Emanuel est le directeur du Clinical Bioethics Department (Département de bioéthique clinique) et aux US National Institutes of Health aux États-Unis et un architecte du plan de réforme des soins d'Obama. Il est aussi le frère de Rahm Emanuel, le chef du personnel d'Obama à la Maison Blanche. Foster Friess annonce qu'Ezekiel Emanuel a écrit que l'on ne doit pas garantir la sécurité sociale aux individus qui sont irréversiblement incapables de devenir des citoyens participants. Un exemple évident ne garantit pas de sécurité sociale aux déments. [3]

Dans une oeuvre de collaboration écrite par Emanuel purut dans le journal médical The Lancet en janvier 2009, les auteurs écrivent:



«À la différence de l'assignation [des soins] par le sexe ou la race, l'assignation selon l'âge n'est pas de la discrimination désobligeante; chaque personne passe par des étapes de la vie différentes plutôt qu'un simple âge . Même si les 25 ans reçoivent ont la priorité sur les 65 ans, tous les 65 ans ont déjà eu 25 ans. Le traitement des 65 ans diffère à cause des stéréotypes ou des mensonges serait agéiste; les traiter différemment parce qu'ils ont déjà vécu plus d'années à vivre de l'est pas.» [4]


(âgisme: Attitude ou comportement visant à déprécier les individus du fait de leur âge. Ce terme, formé par analogie avec «racisme», «sexisme», s'emploie pour désigner la discrimination ou la ségrégation dont sont victimes des personnes du fait de leur âge, et plus particulièrement les personnes âgées.

Le regroupement des personnes âgées en catégories en fonction de leur âge chronologique («jeunes vieux», «vieux vieux», «troisième âge», «quatrième âge») peut être vu comme une manifestation d'âgisme.)

La médecine socialiste créera la bureaucratie massive du gouvernement - semblable à nos zones scolaires unifiées - imposera des mandats coûteux aux employeurs, détruisant les emplois en étendant la couverture et en imposant des contrôles des prix qui mèneront inévitablement aux manques et la mauvaise qualité de service. Il mènera aussi au rationnement d’économies réalisées par des moyens autres qu'une action sur les prix (c'est-à-dire, le rationnement basé sur des considérations politiques, la corruption et le népotisme) de soins par les bureaucrates du gouvernement.

Des économies réelles dans un système de soins socialisé pourraient être réalisées seulement en serrant les fournisseurs et en refusant les soins - il n'y a aucune autre façon de sauver. Les mêmes arguments ont été employés pour défendre l'agriculture de coton au Sud avant la Guerre civile. L'esclavage certainement réduit les coûts de main-d’oeuvre, élimine les pertes causées par la négociation pour des salaires et évite la duplication inutile et le parallélisme.

En supportant la vague de la médecine socialisée, les professionnels de la santé américains sont comme des moutons invitant les loups: ils ne comprennent pas que les coûts élevés des soins médicaux aux États-Unis sont partiellement dûs au fait que les professionnels de la santé américains ont le niveau le plus haut de rémunération dans le monde. Une autre source du hauts coûts de nos soins provient des règlements du gouvernement sur l'industrie, des règlements qui empêchent la compétition de baisser les coûts. Des règles existantes comme les certificats de besoin, les permis et autres restrictions de la disponibilité des services de soins empêchent la compétition et, donc, aboutissent à des coûts plus élevés et des services réduits.

Les systèmes socialisés médicaux n'ont pas amélioré la santé générale ou le niveau de vie n'importe où. En fait et le raisonnement analytique et la preuve empirique démontrent le contraire de la conclusion. Mais l'échec lamentable de la médecine socialiste pour améliorrer la santé populaire et la longévité n'a pas affecté son attrait pour les politiciens, les administrateurs et leurs laquais intellectuels en quête de pouvoir absolu et de contrôle total.

La plupart des pays asservis par l'empire soviétique ont délaissé le système entièrement socialiste par la privatisation et la en s’assurant qu’il y a de la compétition dans le système de santé. D'autres, incluant beaucoup de démocraties européennes socialistes, ont l'intention de privatiser le système de soins à la longue et de décentraliser le contrôle médical. On voit la propriété privée d'hôpitaux et d'autres unités comme un facteur déterminant critique d’un nouveau système plus efficace et humain.

Source ici en américain.

_________________________

Yuri N. Maltsev, de la Mises Institute, a travaillé comme économiste sur l'équipe de réforme économique de Mikhail Gorbachev avant de passer aux Etats-Unis. Il est le rédacteur de Requiem for Marx. Il enseigne l'économie au Carthage Collegeà.

Notes
[1] Russian Life Expectancy on Downward Trend (St. Petersburg Times, January 17, 2003).

[2] CRS Report for Congress: Life Expectancy in the United States." Updated August 16, 2006, Laura B. Shrestha, Order Code RL32792.

[3] Foster Friess, Can You Believe Denying Health Care to People with Dementia Is Being Considered? (July 14, 2009). See also Ezekiel J. Emanuel, Where Civic Republicanism and Deliberative Democracy Meet (The Hastings Center Report, vol. 26, no. 6).

[4] Govind Persad, Alan Wertheimer, and Ezekiel J. Emanuel, Principles for Allocation of Scarce Medical Interventions (The Lancet, vol. 373, issue 9661).

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