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Les Relations des Jésuites contiennent 6 tomes et défont le mythe du bon Sauvage de Jean-Jacques Rousseau, et aussi des légendes indiennes pour réclamer des territoires, ainsi que la fameuse «spiritualité amérindienne».

mardi, avril 10, 2007

73-74 CONFESSION D’UN GRAND COMMANDEUR DE LA FRANC-MAÇONNERIE

Décédé en 1976, Charles Riandey, initié à la Grande Loge de France en 1917, membre du Suprême Conseil de France en 1930, Grand Secrétaire de La Grande Loge de France en 1931, Grand Chevalier du Suprême Conseil de France puis Souverain Grand Commandeur en 1961, nous a laissé ses mémoires.

CONFESSION D’UN GRAND COMMANDEUR DE LA FRANC-MAÇONNERIE

Éditions du Rocher
ISBN 2.268.00.779.0

Tout au long de sa vie, Charles Riandey s'est efforcé de ramener la Franc-Maçonnerie française à sa spécificité originelle, de la détourner résolument du monde de la politique et de la finance, mais aussi, après 160 années de confusion, d'ambiguïté et d'errements, de soucher le Rite Ecossais Ancien et Accepté sur la Franc-Maçonnerie dite régulière.

Relatant notamment les circonstances exactes jusqu'ici occultées de la scission intervenue en 1964-65 au sein de la Grande Loge de France, les mémoires de Charles Riandey constituent un témoignage exceptionnel sur l'histoire et les vicissitudes de la Franc-Maçonnerie depuis un siècle.

Elles rendent compte aussi de la volonté d'une certaine frange de l'Ordre de retrouver aujourd'hui le véritable sens et la portée de la Tradition.

Cet ouvrage est présenté par M. Raoul L. Mattel.

Cette « House of the Temple » est un édifice grandiose aux proportions telles qu'il est comparable en importance à la Madeleine à Paris. On accède au corps principal, des quatre côtés de celui-ci, par des marches en pierre, larges. Dans les marches de la façade, sur la XVIe rue N.W. sont incrustées des lettres en bronze énonçant que l'édifice est consacré au Rite Ecossais Ancien et Accepté. C'est magistral et impressionnant. La première salle dans laquelle on entre est de vastes dimensions en longueur, en largeur et surtout en hauteur. D'énormes colonnes en marbre y sont dressées qui montent jusqu'au plafond à une quinzaine de mètres du sol. Le cabinet du Grand Commandeur est majestueux. Le Secrétariat est installé dans plusieurs pièces également très spacieuses et pourvues du matériel de bureau et des classeurs les plus modernes. Une immense bibliothèque - l'une des plus riches du monde en documents maçonniques, sinon la plus riche - est au rez-de-chaussée, ouvrant sur la grande salle d'entrée. La salle de réunion du Suprême Conseil est un amphithéâtre en hémicycle, presque aussi grand que la salle des séances du Palais-Bourbon à Paris. On me fit tout visiter. La secrétaire particulière du Grand Commandeur, miss Mathilda Voss, fut extrêmement empressée. Elle me remit une lettre à mon nom que René Raymond avait envoyée à l'adresse de la « House of the Temple ». Je sortis de là stupéfié, me demandant toutefois si tant de grandeur était bien compatible avec la mission de la Maçonnerie. Il est vrai que le Vatican à Rome ne paraît pas non plus compatible avec l'apostolat purement spirituel et de pauvreté de Jésus.
Comme cela m'avait été annoncé, je fus appelé à prendre la parole à la séance de clôture de la conférence. J'avais soigneusement mijoté ce que je devais dire. Je l'avais écrit en français pour être certain d'exprimer exactement ma pensée et j'avais demandé à Lloyd Wilson, Grand Secrétaire de la Grande Loge de Californie, de la traduire en anglais. Après quelques phrases en anglais, je lus mon texte français et Lloyd Wilson lut sa traduction en anglais. Ce discours fut salué par des applaudissements nourris.

Plusieurs Grands Maîtres de grandes Loges qui ne reconnaissaient pas la Grande Loge de France m'invitèrent à faire visite à leur Grande Loge. Je ne pouvais aller partout où j'étais sollicité de me rendre. Je choisis de faire une visite à la Grande Loge du Delaware parce que Wilmington est proche de New York et parce que le Grand Maître Wandegrif avait été, envers moi, d'une obligeance extrême. Je fus l'objet, dans cette capitale des Dupont, d'une très chaude réception.
De retour à New York, heureux des succès remportés à Washington, j'eus encore le temps de faire une visite au siège de la Grande Loge de New York et d'aller assister, dans le New Jersey, à une tenue de la « Dorick Lodge » qui devait procéder à des initiations au 3e degré.

Ma visite au siège de la Grande Loge de New York fut en deux parties. Pendant la première, on me promena dans les locaux de la 34e rue Ouest, les trois derniers étages d'un immeuble de trente étages,.dont la Grande Loge est propriétaire et dont elle loue tout le reste à usage commercial. Chaque étage est très vaste. Là je fus encore stupéfait. Le dernier étage est aménagé en bibliothèque contenant des milliers de volumes, et en un musée où sont exposés sous vitrines des documents maçonniques originaux en provenance du monde entier, ainsi que des cordons, tabliers et médailles de toutes espèces. C'est tout simplement fabuleux. De nombreuses tables sont à la disposition des Frères qui désirent consulter les ouvrages en bibliothèque. Les deux étages en dessous contiennent les bureaux du secrétariat de la grande Loge et aussi du secrétariat du Rite Ecossais pour l'Etat de New York. Je donnerai une idée de l'importance de ces secrétariats en disant que, dans le seul Etat de New York, il y avait à cette époque plus de quatre-vingt-dix mille membres du Rite Ecossais possédant le 32e degré.
Les deux autres étages encore plus bas sont aménagés en temples, nombreux et vastes, et en armoires contenant les décors utilisés lors des tenues de tous les grades écossais. On ouvrit bon nombre de ces armoires et je pus y voir, rangés, les décors et habillements les plus inattendus et les plus fantastiques, à telle enseigne qu'après une grande demi-heure passée en ces lieux, je me demandais si j'étais vraiment dans des[...]

En rédigeant ces « Mémoires » et ces « Notes »* je n'ai pas cherché à leur donner une forme littéraire. Je les ai voulues concises et claires. Je ne me suis pas soucié de répétitions de mots ni de la recherche de substantifs ou d'adjectifs peu courants. J'ai employé les mots les plus usuels, au hasard de la plume, dans la seule intention de retrouver avec le maximum d'exactitude les faits que j'ai vécus ou connus.

Je me rends compte de la sécheresse d'exposé qui en résulte. Ceux qui les liront ou qui s'en serviront me le pardonneront. Les matériaux que je leur fournis sont abrupts mais vrais.

Tout ce qui compose ces notes est extrait de ma seule mémoire. Les archives ne me manquent pas, mais elles ne sont pas classées. J'ai toujours répugné au classement de mes papiers. Je ne me suis donc reporté à aucun document, sauf en ce qui concerne la scission de 1964-1965. Pour ceux-là seulement je n'ai pas eu à fouiller mes archives. Ils se trouvaient tous dans un même dossier non classé mais complet.
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Charles Riandey.
*Le présent ouvrage ne contient que des extraits des « Notes » et les annexes nécessaires à la compréhension des «Mémoires » de 1966.

Les textes de liaison (en italique) et des notes en fin d'ouvrage sont de Raoul Mallei.
page 13

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